+ sur le film
Il y a beaucoup de chef d'oeuvres dans la filmographie de Kurosawa, Barberousse en fait certainement partie. Il s'agit d'une magnifique fresque sur le don de soi, la générosité envers les autres. Pour soigner les corps, Barberousse dit qu'il faut éloigner la misère, l'ignorance, qui sont la cause de tous les maux des miséreux. Pour marquer la mémoire des spectateurs, l'auteur n'hésite pas à faire durer les plans, en privilégiant le plan-séquence. Kurosawa atteint avec ce film une véritable profondeur émotionnelle, dramatique,, offre un très sensible miroir de la vie à ses contemporains. Le film captive par les progrès que tentent de réaliser les hommes pour devenir meilleurs, apprendre de leurs erreurs. Avec ce film prend fin une collaboration de 17 ans entre les deux hommes les plus antinomiques, les plus complémentaires du cinéma japonais: Toshiro Mifune, Akira Kurosawa. Kurosawa déclarera: Je voulais pousser le personnage dans une certaine direction. Malheureusement Mifune n'a rien voulu entendre. Il a voulu jouer le personnage qu'il avait en tête, une sorte de héros sublime sans peur, sans reproche,, donc fatalement aussi sans humanité. Son interprétation héroïque, granitique, austère, a faussé le personnage. Mifune n'a pas voulu m'écouter. Alors j'ai décidé de ne plus travailler avec lui. Quand un acteur commence à jouer son propre personnage, c'est fini. Malgré le jugement sévère de Kurosawa, Mifune est bouleversant dans son rôle de médecin altruiste. Plus jamais les deux hommes ne retravailleront ensemble...