+ sur le film
Scénariste, réalisateur, producteur du film, Samuel Fuller décrit avec maestria la fine barrière qui sépare l'équilibre mental, la folie. Non conformiste, Fuller n'hésite pas à explorer les recoins les plus sombres de l'espèce humaine,, de la société américaine en particulier. La brillante utilisation du noir, blanc de Stanley Cortez, peut-être le plus grand chef opérateur du monde (La nuit du chasseur, La splendeur des Amberson) apporte au film une brutalité rare pour cette époque. Alternativement brillant ou agaçant, intense ou immature, enragé, romantique, Schock Corridor est le film d'un réalisateur qui aimait expérimenter, prendre des risques. « FULLER avait trouvé refuge dans les séries B, les films de genre, mais quand le système des studios s'écroula, il dut se contenter de productions indépendantes à petits budgets. Il n'avait pas d'argent, pas de stars, des décors minimaux, mais de ces contraintes surgit un film remarquable, SHOCK CORRIDOR. Un journaliste se fait passer pour fou afin d'enquêter sur un crime qui a eu lieu dans un hôpital psychiatrique. Au lieu de gagner le prix Pulitzer, il devient fou. SHOCK CORRIDOR empruntait à tous les drames de l'actualité. Les internés y étaient le produit de la paranoïa de la Guerre Froide, du racisme sudiste. On y passait en revue toutes les formes de la folie américaine. La métaphore était claire comme du cristal : dans la vision de FULLER, l'Amérique était devenu un asile d'aliénés. » Martin SCORSESE dans « Voyage de Martin SCORSESE à travers le cinéma américain »- Ed. Cahiers du Cinéma. « Très tôt il comprit que l'Amérique s'abandonnait, s'adonnait avec fébrilité à la violence. SHOCK CORRIDOR anticipe de façon glaçante les assassinats qui marquèrent les années 60 » Martin SCORSESE dans « Mes plaisirs de cinéphile » -Ed Petite bibliothèque des cahiers du cinéma « De FULLER, j'avais vu LA MAISON DE BAMBOU, LE PORT DE LA DROGUE, THE CRIMSON KIMONO quand j'étais gamin, mais j'ignorais que c'était lui qui les avait réalisés. SHOCK CORRIDOR s'est avéré complètement différent des autres, beaucoup plus dérangeant, glauque » Barry GIFFORD dans « PENDEZ MOI HAUT, COURT, autres chroniques sur le film noir »-Ed Rivages-cahiers du cinéma