Yojimbo
Synopsis
Japon, XIXe siècle. Dans une petite ville au nord de l'ancienne Tokyo, deux bandes rivales s'affrontent pour son contrôle. Les rues sont pleines de cadavres, seul le marchand de cercueils semble heureux. Un samouraï errant, Sanjuro, est pris à partie dès son arrivée par un homme qui lui demande de rétablir l'ordre dans le village. Un autre, qui tient un bar, lui conseille au contraire de partir au plus vite. Dilemme... Combattant d'exception, l'étranger va très vite faire jouer ses talents afin de s'octroyer les faveurs des deux gangs rivaux, les entraîner dans un affrontement qui les mènera à leur perte...
+ sur le film
Film remarquable relevé d'une trame sonore surprenante, Yojimbo est un film ironique, une parodie de la violence. Kurosawa, grand cinéphile, reprend les codes du film de samouraï, du western américain, pour mieux les détourner, faire sourire les spectateurs. Certaines scènes peuvent paraître hilarantes tant les personnages y sont burlesques, les quiproquos cocasses. Le classique du film noir La Clé de Verre (1942), adaptation du roman de Dashiell Hammet du même nom (1931), a inspiré Kurosawa dans l'écriture du scénario. Yojimbo connut un tel succès au Japon, qu'une suite fût réalisée : Sanjuro (1962), un autre chef-d'oeuvre d'ironie, de parodie. Son art de la mise en scène, son sens du mouvement ont fait de Akira Kurosawa un grand maître admiré, parfois imité. La modernité du personnage de Sanjuro, qui répond à son propre code, dont l'action est plus motivée par le cynisme que par le sens du devoir, a donné naissance à tout un pan de la culture populaire occidentale. Il est à l'origine de la trilogie de l'Homme sans Nom de Sergio Leone, du western spaghetti. A noter que le samouraï solitaire, les villageois sans défense ne sont pas sans rappeler Les Sept Samouraïs déjà réalisé par Kurosawa en 1954. Yojimbo est une oeuvre incontournable du grand réalisateur nippon : acteurs excellents, aventure, suspense, action, un peu d'humour, ce film est à voir absolument !