+ sur le film
Sur fond de combat entre les clans de yakuzas, émerge la figure violente, perverse d'Okita. Sans rien cacher de la brutalité des chefs de clans, Kenji Fukasaku met ici en scène un personnage solitaire qui acquiert une dimension inattendue. Le nihilisme furieux de Fukasaku prend ici une tournure quasi-romantique grâce à l'étrange couple du film, liée par une relation à forte connotation sado-masochiste. Au final, ce couple maudit, hors des cadres traditionnels donne à Okita le pourfendeur un souffle lyrique, sauvage qui le rattache à la grande tradition des films de gangsters de Raoul Walsh ou Samuel Fuller... En inventant ses propres règles, en restant proprement japonais, Fukasaku s'élève en fait à la hauteur de ses aînés, produit un film fiévreux, violent, habité par une histoire d'amour cruelle qui finit par devenir aussi légendaire que celle de Bonnie and Clyde... Thierry Jousse