+ sur le film
House by the River (1950) est l'un des Fritz Lang les plus rares, jamais distribué en salles en France, sauf en 1979 à la télévision grâce au cinéma de minuit de Patrick Brion... Ce film « entame la dernière période américaine de Lang, celle où le cinéaste va aller jusqu'aux limites extrêmes de son génie, dont les applications se confondent avec une exploration systématique, menée plus loin qu'aucun cinéaste ne l'a fait avant lui, des pouvoirs du cinéma » (Jacques Lourcelles). La mise en scène de Lang est extraordinaire de maîtrise, d'invention. En jouant finement comme à son habitude avec le décor, l'atmosphère, la lumière, Lang insiste ainsi sur l'aspect claustrophobique, utilise la répétition des images (plans de la baignoire qui se vide, d'un poisson argenté sautant hors de la rivière) pour matérialiser, de manière obsessionnelle, les pulsions, les hantises de son personnage. Le film est une vertigineuse parabole sur la culpabilité. « Je suis arrivé à la conclusion que l'esprit de chaque homme cache une impulsion latente pour le crime» Fritz Lang.