+ sur le film
Tourné en 1973, c'est le film le plus accompli de Fukasaku dans sa démarche pour révolutionner les règles du genre. Il est classé parmi les vingt meilleurs films de l'histoire du cinéma japonais. On le qualifie parfois même de « The Godfather in Hiroshima ». en effet, rendu tardivement célèbre en Europe pour avoir fait tourner l'écrivain Yukio Mishima dans Le Lézard noir, Kenji Fukasaku a connu la gloire au Japon avec son fameux Combat sans code d'honneur qui, par son grand succès, donnera lieu à une série de films qui firent les beaux jours du cinéma japonais des années 70. Probablement influencé par Le Parrain, sorti l'année d'avant, Combat sans code d'honneur est une analyse implacable de l'émergence, immédiatement après la défaite du Japon, des nouveaux yakuzas à Hiroshima. Montrant sans concession les liens entre les politiciens, la police, les gangs, Fukasaku met en scène des prédateurs qui s'entretuent en dehors des lois qui régissaient traditionnellement les rapports entre les clans. Dans un cadre plus stylisé que réaliste, le cinéaste ne cache rien de la brutalité sanguinaire de ses personnages qui se massacrent allégrement sur un ton parfois tragi-comique. Personne ne sortira indemne de ce Combat sans code d'honneur qui porte à un degré d'incandescence rarement atteint l'univers nihiliste de Kenji Fukasaku.Thierry Jousse