+ sur le film
Sorte de chaînon manquant entre Rosemary's Baby (Alan Alda et Jacqueline Bisset constituent le pendant californien du couple du film de Polanski) et L'Exorciste, Satan mon amour appartient à cette série de films satanistes qui, au début des années 1970, déferlèrent sur Hollywood et sur une Amérique traumatisée par l'affaire Charles Manson. Satan, mon amour est le dernier des huit films réalisés par Paul Wendkos, cinéaste tout terrains (Les Colts des sept mercenaires, Les Canons de Cordoba) et vétéran de la télévision américaine essentiellement connu pour avoir travaillé sur des dizaines de séries à succès, des Incorruptibles à Hawaï, police d'état en passant par Les Envahisseurs. Pacte faustien, sectes pratiquant les sciences occultes, ambiance complotiste, grimoires divers et chien cerbère gardien d'un enfer qui, à l'occasion d'un plan fameux, apparaît flanqué d'une tête humaine, Satan, mon amour vaut surtout pour la façon dont Wendkos mélange les codes du film de possession (certaines séquences de cauchemars annoncent d'ailleurs le S?urs de sang de De Palma) et l'esthétique faussement chatoyante du soap-opera. À noter enfin la formidable partition de Jerry Goldsmith qui, volontiers dissonante et expérimentale, contribue à l'étrangeté hallucinatoire de ce film dont le titre original (« The Mephisto Waltz ») renvoie à une fameuse valse de Franz Liszt. Une perle rare du genre.