+ sur le film
Avec ce film Liu Chia-liang offre une vision plus intimiste, voir plus cérébrale des arts-martiaux. Au passage il en profite pour dénoncer la vanité, les moyens, souvent indignes, de l'homme pour arriver à ses fins. Le duo Wong Yu - Gordon Liu fonctionne à merveille. Wong Yu s'éloigne du rôle stéréotypé de l'adversaire surpuissant, campe un assassin élégant, à l'haleine néanmoins avinée, qui s'attaque à Gordon Liu en lui tenant une conversation des plus courtoises. Les carrières de Gordon liu, de Liu Chia-liang seront toujours étroitement liées, acteur de prédilection du réalisateur, Gordon liu est aussi son frère adoptif, dans la vie. Les combats sont une nouvelle fois très soignés, bien que moins nombreux que dans les autres films de Liu Chia-liang. A noter dans les morceaux de bravoure du film, les volées de flèches que l'on esquive, en plan-séquence s'il vous plaît ! . « C'est la décennie 1969-1979 qui constitue l'Âge d'Or du cinéma de Hong-Kong. Liu-Chia Liang, non content de chorégraphier La Rage du Tigre, Les Disciples du Shaolin, réalise The spiritual Boxer, Mad Monkey Kung-Fu, Challenge of the Masters ainsi que, coup sur coup, deux des films d'arts martiaux les plus réussis de tous les temps : La 36ème Chambre de Shaolin, Dirty Ho. La gloire du premier de ces films, patente bien qu'insuffisante, a quelque peu masqué l'autre, systématiquement sous-estimé. Pourtant, on peut prétendre sans craindre de se tromper que Dirty Ho est un des rares films à atteindre une forme de perfection. C'est un film presque lisse à force d'être sans défauts : l'interprétation, le scénario, la réalisation, la mise en images, la chorégraphie martiale sont irréprochables. Est-ce parce qu'il est difficile d'en rire qu'on a du mal à en parler ' Parce qu'il n'offre pas de prise au ridicule, au second degré ' Met-il mal à l'aise par son caractère déroutant de comédie noire, à la fin sèche, en coup de poing ' Par son intrigue à la profondeur inaccoutumée, dont la morale ( le faible usé, manipulé doit s'estimer heureux s'il a appris quelque chose ) est aussi vraie qu'amère ' Le fait est que Dirty Ho n'a pas la place qu'il mérite, non seulement dans les mémoires des cinéphiles, mais aussi dans les encyclopédies ou les ouvrages spécialisés. » (Chronique de Johannes HONIGMANN pour Objectif-cinéma.com)