+ sur le film
Takashi Miike est le réalisateur phare des années 90 au Japon. A la différence d'un Takeshi Kitano qui a dû attendre d'être reconnu à l'étranger avant d'obtenir un succès local, Miike a littéralement explosé en 1995 avec son second film cinéma Shinjuku Kurashakai (Les Affranchis de Shinjuku). Proclamé grande découverte de l'année par la très sérieuse, respectueuse Association Japonaise des Producteurs de Films, Miike n'a depuis lors pas arrêté de créer l'évènement à chaque nouvelle sortie de l'un de ses films. Car Miike est un réalisateur plus que prolifique : véritable stakhanoviste de la pellicule, il a tourné en une décennie une vingtaine de long-métrages cinéma, une trentaine de films destinés au marché vidéo, une bonne vingtaine d'épisodes de séries TV ! Travaillant dans les genres les plus variés, passant allègrement du gros au petit budget, Miike est un touche-à-tout qui n'a peur de rien. Il s'est ainsi illustré tout aussi bien dans le film de yakuzas (Dead Or Alive, Rainy Dog), la SF (Andromedia, Full Metal Gokudo), le polar (The Guys From Paradise), que la satire sociale (Salaryman Kintaro), le film contemplatif (Bird People From China) ou encore la comédie musicale (The Happiness of the Katakuris)... Sans parler de films inclassables tels Audition, Ichi the killer, Visitor Q ou ce GOZU.Mélange improbable, pourtant très habile d'humour noir, d'horreur, de film de yakuza, de fantastique, de road-movie, d'amour, d'amitié, GOZU impressionne durablement par sa capacité à faire se côtoyer un univers foutraque totalement givré, des scènes d'une beauté hallucinante. Miike n'a ainsi pas son pareil pour allier violence, poésie.