House by the River
L'écrivain Stephen Byrne habite, avec sa femme Marjorie, une maison près de la rivière. C'est un écrivain raté, aigri. Un soir, en l'absence de sa femme, il tente d'abuser de leur servante Emily,, comme elle se débat, il l'étrangle. Il est surpris par son frère John qui lui conseille de tout révéler à la police. Stephen réussit à obtenir son silence en lui faisant croire que Marjorie est enceinte, que la révélation d'un tel acte lui serait fatal. Les deux hommes mettent alors en scène une fugue de la servante, font disparaître quelques uns de ses effets personnels pour paraître crédibles,, jettent le corps d'Emily dans la rivière...
« Je suis arrivé à la conclusion que l'esprit de chaque homme cache une impulsion latente pour le crime»
Fritz Lang
House by the River est l'un des Fritz Lang les plus rares, jamais distribué en salles en France, sauf en 1979 à la télévision grâce au Cinéma de Minuit de Patrick Brion... La mise en scène est ici extraordinaire de maîtrise, d'invention : jouant finement comme à son habitude avec le décor, l'atmosphère, la lumière, Lang insiste ainsi sur l'aspect claustrophobique, utilise la répétition des images (plans de la baignoire qui se vide, d'un poisson argenté sautant hors de la rivière) pour matérialiser, de manière obsessionnelle, les pulsions, les hantises de son personnage. Fleuron de la fin de la 'période américaine' du cinéaste, le film est ainsi une vertigineuse parabole sur la culpabilité.