Synopsis
Même le narrateur a du mal à situer sur la carte le Duché de Fenwick, enclave de 15 km2 située entre la
Cordillère des Andes et les Alpes du Nord. Un jour, le Duché décide de déclarer la guerre aux États-Unis,
jugés responsable, de sa faillite financière depuis que la Californie a décidé de produire l’unique source
de revenu et d’exportation de Fenwick, un grand cru vinicole.
+ sur le film
De Jack Arnold, on se souvient surtout de ce cycle de films de science-fiction prodigieux qu’il
réalisa au milieu des années 1950 à Hollywood, comme L’Homme qui rétrécit, Le Météore de la
nuit ou L’Étrange Créature du Lac Noir. Pourtant Arnold a signé, dans d’autres genres, des films
passionnants, eux aussi teintés de cet humanisme propre au réalisateur de Tarantula, à l’image de
cette Souris qui rugissait, joyau de la comédie satirique, fable réjouissante réalisée avec des bouts
de ficelles en 1959 et qui annonce en bien des points le Docteur Folamour de Kubrick (avec le
même Peter Sellers). Ici, la comédie moyenâgeuse croise sans vergogne la satire post-atomique
(la ville de New York désertée pour cause de simulation nucléaire), et le film, sous ses faux airs de
potacherie british, s’avère d’une intelligence politique étonnante, où l’on déconstruit la nature des
relations diplomatiques, la vérité des plans Marshall et de la guerre froide. Sellers n’a pas encore
tourné, ni La Panthère Rose ni The Party, mais son génie comique, allié à la fraîcheur mutine de la
jeune Jean Seberg (qui tourne la même année À bout de souffle de Godard) font de cette souris
l’un des plus beaux animaux de l’histoire du cinéma.
Jean-Baptiste Thoret